Habibaté


Habibaté en 2005 (Julie Kinna). Habibaté peut tout faire. Ici un examen premier degré.


En septembre 2009

Habibaté, fin de carrière et rétrospective (article été 2008)

Après une longue préparation sans anicroche, nous nous sommes rendus à Compiègne, en cette fin août, pour disputer une course de 140 km .
Malheureusement, pendant la promenade habituelle, la veille de la course, Habibaté était boiteux !
Il n'y avait rien à faire. Nous ne l'avons pas présenté au contrôle initial.(aout 2007)

Habibaté à Compiègne le 2 juin 2007 (160 km)
Sa plus belle course !
Jusqu'au 2 juin 2007, jamais le fantastique potentiel d'Habibaté n'avait pu être exploité dans toute sa plénitude. Bien sûr notre meilleur cheval a réalisé de bonnes choses. Il comptait 3 160 km réussies. En 2005, il gagne dès sa première participation et devient champion de Belgique, mais cela avait été facile. (Je l'écris avec tout le respect dû aux adversaires et sans fausse modestie.) En 2006, il avait bien couru la prestigieuse course de Rambouillet, mais en dedans de son action comme préparation pour le championnat du monde d'Aachen où nous allions si lamentablement échouer. Il avait aussi été injustement éliminé en septembre 2006 lors de la 160 de Calais après 140 km . Bref j'espérais une opportunité où il pourrait se livrer à fond. Compiègne a été ce bon jour tant attendu.
Le parcours, tracé entièrement en forêt, est fait d'allées de sable, le plus souvent très galopantes. Pourtant il y a quelques côtes raides où tout le monde marche au pas. D'autres ralentissements sont occasionnés par des zones spongieuses où il vaut mieux monter prudemment. Je connaissais les lieux pour avoir participer avec Kwinjy en 2006.
Cette épreuve servait de sélection de l'équipe française pour le championnat d'Europe qui se déroulera le 8 septembre au Portugal. Les meilleurs français étaient présents avec leurs cracks. 
Nous sommes 55 au départ, à six heures. Comme toujours Habibaté tire comme un forcené. Pour lui, cela ne va jamais assez vite ! Cependant, j'ai résolu d'évoluer prudemment au début. Pas question qu'il m'impose son rythme déraisonnable. Je le tiens, rênes courtes !

Après 20 km , je suis rattrapé par Jack Bégaud n° 1 mondial et son élève Grégoire Tilkin (originaire de Wallonie, mais ayant opté récemment pour la nationalité française) qui vient de gagner, exploit rare, deux 160 en 8 jours. Comment courent-ils,  ces deux là ? Je les suis et nous voilà, Habibaté et moi, en prestigieuse compagnie. Nous arrivons au vet à 5 ou 6 minutes des premiers. Toute la course est en quelques minutes à peine. Il y a un embouteillage monstre pour se faire examiner. Tout va bien. Nous sommes 43 ième .
  Nous repartons. Les choses se déroulent assez bizarrement. Deus cavaliers ont 2' d'avance, puis vient en file indienne un peloton de 40 chevaux, tous  prétendants à la victoire! Du jamais vu ! Durant cette seconde et courte boucle, je m'efforce de conserver ma position en canalisant l'immense énergie d'Habibaté. Je suis toujours auprès de mes compères de la première étape quand Tilkin casse un étrier. Bégaud, très contrarié, me demande de passer devant, mais là cela monte très fort et je reste derrière au pas. Alors il me crie vertement : « allez, barre-toi ! » La pente se termine, au galop, j'obéis, n° 1 oblige.
Toujours beaucoup de monde au vet où il n'y a rien à signaler. Pendant la pause, Habibaté est bichonné comme un prince par Ali et Jacqueline . Les deux filles et notre merveilleux petit champion : quelle bonne équipe ils font tous les trois. Il mange et se détend. Il est bien.
Troisième boucle et cela va vite, de plus en plus vite. Je garde mon rang malgré mon cheval déchainé qui me blesse les mains. Au vet, il met 5 ‘ pour être prêt à se présenter devant les vétos, mais il est toujours parfait.
Durant la quatrième partie, je le laisse avancer un peu plus. Progressivement, nous dépassons des adversaires. Je  double les cheiks du Bahreïn, je reconnais le champion du monde de Aachen, la précédente tenante du titre, les meilleurs français, champions par équipe à Aachen, ma compatriote Kristel Van den Abeele, championne d'Europe, qui m'incite judicieusement à la prudence…Finalement, je rejoins les cavaliers en tête de ce peloton et comme nous ne voyons plus personne devant, je demande à un français que je connais de réputation : « où est la tête de la course ? » et lui de me répondre : 
« la tête de course, c'est nous ! » Ca alors ! Nous sommes aux avants postes d'une des quatre plus importantes épreuves de la saison ! Et Habibaté tire encore comme au départ. Bon, calmons-nous, il reste 55km. Je me mets dans le sillage du français qui va à toute allure et reste là jusqu'au vet. Cette partie aura été parcourue à 19 km/h de moyenne.
Il faut 5' pour demander le in et pendant ce temps-là, 15 cavaliers me dépassent ! C'est dire si la course est serrée et la très haute qualité des chevaux. A nouveau aucun problème au contrôle. Encore deux boucles.
Quelle course ! Habibaté ne baisse pas de pied, au contraire. J'ai du mal à le retenir et comme la boucle précédente, mais plus vite encore, nous débordons tout le monde. A certains moments nous galopons comme sur un cross. Combien de temps l'organisme de mon cheval va-t-il tenir à ce train d'enfer ? Il va craquer, ce n'est pas possible !
  Une fois de plus en tête ! Derrière nous, le peloton fort d'une vingtaine de valeureux.  Il en veut encore plus. Il est fou ! Mais il ne souffle pas beaucoup et est quasi sec. Il se donne tellement que je sens une terrible émotion grandir au fond de ma gorge…Nous brûlons les points d'assistance. J'observe les cavaliers autour de moi concentrés, le visage fermé et les mâchoires serrées. Seule la compétition, la victoire ont de l'importance. Nous tous sommes enivrés de galop. Le groupe se réduit, plus que cinq avec moi. Il reste deux kilomètres pour achever cette avant dernière partie. Cela accélère encore, mais voilà, pas nous !
  Habibaté ne réussit pas à suivre les tout meilleurs. Pourtant, ses oreilles sont tendues vers ceux qui creusent l'écart, mètres après mètres. Ils voudraient les accompagner,  mais il ne peut plus. Pas une seule fois je ne le talonne. Avec lui, ce n'est pas nécessaire. Je le connais. Je le sens. Sa générosité est totalement pure. Il ne garde rien par devers lui.
  Nous parvenons au vet une petite minute derrière les premiers.
  Là, il accuse le coup.
Marqué, il lui faut 11' 42'' pour descendre à 64, mais il passe les tests.
Tout le staff de l'équipe belge s'affaire. Déjà après la troisième boucle,  Louis François, le maréchal ferrant, a eu l'intuition que les plaques posées entre le fer et la sole gênaient la fourchette et il les a découpées. Bonne idée car depuis Habibaté me semble mieux. Carl Duchene, l'ostéopathe présente Habibaté au trot, à chaque vet, depuis le matin. Il sait y faire et maintenant il manipule mon cheval. Peter Wijnendeale, le vétérinaire de l'équipe ne le quitte pas. Il restera auprès de lui plusieurs heures après la course. Pierre Arnould , l'entraineur national m'encourage et me donne des conseils très utiles. Une fois de plus, tout cela me persuade que l'endurance est un sport d'équipe. Seul, un cavalier n'est rien, même avec un bon cheval. J'éprouve de la reconnaissance envers ce groupe à qui se mêlent quelques autres belges présents sur le site afin de seconder Jacqueline et Ali, les plus importantes de tous, bien sûr.
Durant la dernière boucle de 20 km , je mène sagement mon courageux au tout petit galop.
Et il va encore, m'offrant ses dernières forces pour terminer. L'ultime contrôle est difficile.
Si nous sommes acceptés, ce sera la seconde place pour la Belgique au classement par équipe. Enfin, après un suspens terrible concernant les allures, Habibaté est déclaré apte.

La Belgique est médaille d'argent et nous sommes onzièmes du classement individuel.
Le français Phil ippe Thomas remporte la course. Vers le 135 ième km, il m'avait dit :

« Il a une tête de gagnant votre beau petit cheval ». Peut-être, il faudrait que nous puissions nous entrainer quelques mois sans pépin de santé. Alors, oui, Habibaté pourrait tenir comme un très grand les 20 km qui lui ont manqués ici. N'empêche, je suis heureux. Habibaté a réussi la course que j'espérais depuis des années. Quel merveilleux, quel fabuleux petit champion !

J'étais éveillé à 2 H lundi matin. Nous n'avions rendez-vous qu'à 4 H avec le chef d'équipe pour un dernier briefing, mais déjà dans la course, je ne pouvais plus dormir.
J'ai pensé : «  J'ai 50 ans » et aussi « Ce sera peut-être un des plus beaux jours ».
La nuit finissait. Malgré les 162 chevaux, sur l'aire de départ.

Il n'y avait pas trop d'agitation. On parlait toutes les langues.
Il y avait de nombreux projecteurs de cameras.
L'échauffement a été court.
Calme, concentré sur l'effort à venir, les oreilles pointées vers la piste, Habibate tel un seigneur attend le signal. Notre consigne est de faire la course en tête. Nous partons très, très vite, toute l'équipe belge devant. Inutile, car dans le noir, nous sommes 3 belges à nous tromper de parcours. Le temps de rebrousser chemin et la moitié du peloton nous dépasse. Alors que mes coéquipières belges s'envolent à toute allure vers la tête de la course, je remonte peu à peu les concurrents avec Habibate déchainé comme un gladiateur. Je dépasse l'équipe de France (future médaille d'or en surclassement), qui bien groupée, trotte à environ 16 km/h .
Je double les émiratis et leurs chevaux de millionnaires.
Au galop, dans les éclaboussures, Habibate passe un gué que je connais bien. Cela va vite. Il y a beaucoup d'asphalte.
Je vois mes supporters et ma famille. J'ai chaud au cœur.

Après 20 km , je suis dans un quatuor, vers la dixième place. Je décide de finir la boucle avec ces cavaliers là.
Au km 24, le groupe monte une côte au galop soutenu. Pendant 20 secondes, Habibate demande à souffler. Ce n'est pas habituel, première inquiétude ! Je ralenti.Nous arrivons au vet. Il y a un mode fou.
Après une minute, Habibate est à 83 pulsations cardiaques par minute, c'est beaucoup. Pendant de longs instants, le cœur bat autour de 75.
Ce n'est pas normal !
Enfin après 7 minutes, il est à 60. Nous entrons au contrôle. Je trotte et je vois aussitôt une nette boiterie de l'antérieur droit !!, C'est déjà l'élimination, après une seule boucle !
Toute cette immense préparation pour çà ! Quelle déception !Que s'est-il passé ?
On dirait une crampe…
En marchant derrière mon cheval qu'on emmène pour le bichonner, je pense à tous ceux qui me soutiennent depuis des années, Marie-Anne, mon épouse, Alienor Linotte , Jacqueline Brisy … et les autres amis de l'assistance, Benoît Jonckeerre et Karin Warnier …Je pense à mes nombreux supporters. Ils avaient préparé une fête, elle est gâchée…
Et le film d' Anne Pochet , elle qui travaille depuis 6 mois avec acharnement…Je suis désolé, mortifié, pour eux tous… pour vous tous.Pourtant, il n'était pas sot de rêver. Le cheval Kouros, qu' Habibate avait devancé en 2005 au championnat de Belgique termine 7ième de ce championnat du monde !
Championnat du Monde 160 km Aachen 21/8/2006

 

 

Déception pour Ali et Habibaté

Alienor Linotte pourrait participer avec Habibaté Resin au championnat du monde d'endurance des cavaliers de moins de 21 ans, en décembre au Barhein. Mais il y a une étape préalable, Ali et Habibaté doivent réussir ensemble un test de 120 km.Avec Jacqueline Brisy, André Beckers et moi-même pour l'assistance, Alienor s'est rendue à Néris-les-Bains ( 70km au nord de Clermont-Ferrant)Le cheval était très allant et a couru 100 km aux avants postes. Malheureusement,alors qu'il était troisième de l'épreuve (sur 85 dans cette course de très haut niveau disputée le 17/9) il a souffert de crampes et a été éliminé.
Course d'endurance en France le 17/9/2005 

Habibaté champion de belgique d'endurance 2005 ( article)

Le 24 avril, lors de la course d' endurance de 74 km à Hour, Alienor Linotte et Habibaté se sont brillamment classés 2° malgré 32 partants de qualité. Habibaté avait encore beaucoup de réserve et a été désigné par les vétérinaires «  meilleure condition » en fin d'épreuve. Si tout va bien Jumanji et lui vont participer au championnat de Belgique d'endurance sur 160 km à Peer le 30 juillet ! (mai 2005)

Les plus avancés sont Habibaté et Jumanji . L'un et l'autre ont chacun gagné une course de 80 Km , chaque fois avec Ali, en ont achevés une de 100 km et sont qualifié pour des épreuves internationales. Si l'un des deux (ou les deux) termine le prochain test sérieux, 120 km en juin, il serait inscrit au championnat de Belgique en Août sur 160 km ! Vous avez bien lu, 160 km, presque entièrement au galop, que les meilleurs belges parcourent en moins de dix heures ! Et les meilleurs mondiaux en un peu plus de sept heures trente ! Comme d' aller, dans le même temps, de Liège à Gand avec un seul cheval ! Performance inouïe avec des chevaux absolument hors normes ! Evidemment après de tels efforts, les athlète équins bénéficient de six semaines de repos. (printemps 2005)

 


Habibaté et Michel Lequarré. Hiver 2006 - 2007


Habibaté en 2000



Un derby en 2003 avec Mélanie Marquet


Une leçon d'obstacle avec Dominique Pierre en 2004


Avec Aurélie Charlier au derby 2005.
A gauche, on perçoit bien la détermination qui anime Habibaté en toutes circonstances.


Un début de course (160 km) dans la nuit en 2005 et même un stage de bât en 2002 (Habibaté est le dernier)


Le fabuleux Habibaté en 2000

 

 


 

 


 


 

 

 

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Mise à jour : 10-jan-10 ]