Randonnée 2009

Dimanche 5 juillet

Le matin.
Tout est prêt. Nous partons demain. Le groupe semble de bonne tenue. Il compte 23 cavaliers. La météo ne promet pas beaucoup de soleil, dommage.
Après-midi.
En revenant de la promenade, grosse tuile ! Marie Lonay, qui devait assurer l'assistance est souffrante. Anne-Cécile Huyts, sa coéquipière, se démène. Elle cherche une remplaçante de dernière minute. Pas facile !
Il n'y aura que 20 places dans le camion. Les trois premiers chevaux voyagent en van vers Hour. Pendant ce transport, j'apprends que Camille Verbert est malade. Elle nous rejoindra peut-être en cours de semaine.
Anne-Cécile trouve une solution. Son amie Cathy se substitue à Marie. Ouf !

Lundi 6 juillet

Le garagiste répare son beau camion. Le fourgon à bestiaux que propose le transporteur ne m'inspire guère. Tant pis, on n'a pas le choix. Les chevaux embarquent aisément. Sauf Yakaris, têtu comme une mule et violent. Nous sommes contraints de le laisser. Els Vrielynck montera Rébaby. Aucun problème sur la route, même si plusieurs chevaux se sont détachés.
A Hour, nos montures bénéficient d'une paire d'heures au vert dans une pâture de trois hectares où ils vivront 3 jours. Ils broutent un regain aussi tendre qu'il peut l'être.
Les gens découvrent les chalets. Un hébergement au calme. Il n'y a que 21 places pour 24 personnes. En nous serrant, chacun trouve un nid, finalement assez commode.
Mise en jambe, nous parcourons 20 kilomètres. La région offre de jolis paysages.
On voit parfois loin. Anne Pochet a commencé les prises de vues pour le film de la randonnée.

Mardi 7 juillet

La colonne progresse harmonieusement. Nous passons devant la résidence d'été de la reine Fabiola, une grande propriété rose. La forêt. Quelques galops réussis. A midi, il pleut un moment. Le gué de la Lesse ne se franchit pas. Les précipitations ont grossi la rivière. A la place, le groupe parcourt un tunnel de 700 mètres. Impression du train fantôme, sur la foire quand j'avais 10 ans. Un glacier ambulant donne l'occasion d'une dégustation et presque personne n'y résiste. A ce moment-là, un orage subit déferle. Les cavaliers se débrouillent pour enfiler le long manteau sans lâcher ni le cheval, ni la glace…

Mercredi 8 juillet

Départ vers Maissin prévu à 9h 30'. Depuis l'aube, il pleut des cordes. Je retarde la mise en route. Ce soir, nous devons camper et l'idée d'un bivouac sous un tel déluge après une journée « grenouille » me répugne.
Renseignement pris, nous pourrions rester vingt-quatre heures supplémentaires dans nos chalets.
Cela impliquerait demain une étape vers Frahan de 52 km. Une réunion et un vote unanime confirment cette possibilité. Ceux qui le désirent iront deux heures en promenade cette après-midi. Dès la fin de l'assemblée, la pluie cesse. Il n'y aura plus une goutte !
A la nuit, le dévoué Michel Emonts amène Roman qui remplace Sucrepom, trop jeune pour assumer l'entièreté du trajet, et Yakaris au plus grand bonheur de la famille Gittner. Camille Verbert va mieux. Elle est là, elle aussi.

Jeudi 9 juillet

Temps couvert, mais sec. A 9 h 15', c'est parti pour un bon moment en selle. Des routes de campagne rectilignes permettent une progression rapide avec des temps de trot et le passage en face de la ferme où est né Ourasi. Nous entrons dans une forêt superbe.
Le silence est l'usage. Sans bruit la longue file avance. Les branches des hautes frondaisons ressemblent aux ogives des cathédrales quand juste devant nous une famille de sangliers surgit des fougères. Un mâle dont on perçoit bien les canines, des laies, des marcassins de tailles variées et même des tout petits à la démarche attendrissante. Immobiles, nous les observons plusieurs minutes pendant qu'ils nous contournent tranquillement.
Un peu plus loin, nous sommes égarés et perdons une demi-heure. L'après-midi, les reliefs s'accentuent. Toujours de belles futaies. Rochehaut et la plongée vers Frahan où chacun s'ébahit d'un des sites les plus charmants du pays. Aujourd'hui, 54 km et 8h 30' à cheval. Cependant, ni les cavaliers, ni les montures ne semblent au bout de leurs ressources !
La cavalerie très favorisée cette année, restera sur la berge de la Semois, dans un immense près gorgé d'herbe. Un fer de Kinoa sonne depuis le matin. Le maréchal –ferrant de la région, débordé, ne nous dépannera pas. Aie !
Pour nous, les appartements bizarrement agencés demandent un peu de patience, car il faut des tours de passe-passe pour rejoindre chambres et salles de bain en enfilade. Notre équipe s'y ferra.
Succulente potée liégeoise réussie par nos intendantes qui s'adaptent à tout avec une facilité agréable.

Vendredi 10 juillet

Tôt, avant 7 heures, j'observe les chevaux depuis la passerelle qui enjambe la rivière. Ils sont en paix. Ascot's patauge dans la Semois. Lucky vient y boire. Une langue de brume barre l'étroite vallée de part en part. Un coin de ciel bleu tranche sur les verts. On entend un léger clapotis. Je pense à Shaguy, 19 ans et déjà 15 randos dans les jambes, quasi autant que Bouilland qui a 20 ans et 17 voyages estivaux à son actif !
La journée par petit groupe ! J'hésite. Les gués sont-ils praticables ? Puis-je laisser des cavaliers affronter ces passes difficiles ? Finalement, j'opte pour un seul gué bien délimité, facile d'accès, mais un peu profond (1m20) sur le dernier tiers. A cet endroit, la Semois est large de 25 mètres. L'itinéraire propose du relief et les bois de feuillus (hêtres et chênes) sont géniaux. Une vraie paix ! Philippe Peterkenne répond d'un balisage impeccable. Tout le monde arrivera à bon port et apparemment très content après cinq heures de selle. Sur le temps de midi, à Botassart nous serons béats d'admiration devant le panorama du tombeau du Géant. Le top de la rando !
Le soir, restaurant dans une maison convenable. Notre grande tablée a fière allure et les visages rayonnent. Philippe Peterkenne, en forme olympique, assure l'ambiance. Une excellente soirée.

Samedi 11 juillet

C‘est déjà presque fini. Un pas relâché, un rythme lent comme la Semois paisible et lisse que nous suivons en remontant vers Bouillon. Seulement 17 km à accomplir aujourd'hui. De belles images quand nous traversons la rivière par trois fois. Une longue pause à midi, à nouveau au tombeau du Géant, mais à son pied. Tout le monde s'alanguit et se repose dans l'herbe.
En bas du fort de Godefroid, ultime halte pour la séance photos.
L'harmonie qui a régné dans le groupe caractérise encore les derniers moments. Les choses vont vite et bien pour charger les chevaux et le matériel.

Conclusion

Il me semble que jamais une randonnée ne se soit déroulée avec si peu d'incident. Il n'y a pas eu une seule chute. Aucun cheval ne s'est blessé. Courtoisie et facilité ont caractérisé les relations humaines. La discipline coulait de source. Même le fer de Kinoa a tenu jusqu'au bout !
Nos mercis vont à Anne-Cécile Huyts et Cathy Tran Trung pour leur dévouement sans limites. Elles comptent pour beaucoup dans cette réussite complète.

L'année prochaine

En 2010, cela fera 20 ans que Bois du Roi randonne l'été. Un prétexte pour une organisation hors du commun. Le projet de parcourir les Cévennes, en France, serait un challenge motivant et probablement une aventure inoubliable !

Michel Lequarré


 



 

 

[contact : Manège@boisduroi.be ] 24, La Heydt 4608 Warsage Tél : 04/ 376 66 79
Mise à jour : 18-déc-14 ]