Semi-retraite pour Jumanji


Jumanji en 2004 avec Lauranne Di Filippo


Cheval pour Bois du Roi depuis le début de l’année 2000, Jumanji a quitté
sa place ce mardi 29 juillet. Jonathan Marquet l’a offert à son amoureuse Audrey
Baguette. Le pur-sang arabe de 18 ans vivra désormais en partie au pré
dans une écurie toute proche. Une excellente solution !

Chez nous de très nombreuses années, c’est un valeureux de plus qui s’éloigne.
Le départ d’un de ces formidables maîtres d’école suscite de la nostalgie et avive
le respect qu’on leur doit.

Quelques images.

Mon ami Rob Roosen connaissait l’endroit et m’y emmène. J’achète un 4 ans chez
son éleveur, du côté de Lanaken. A cette époque, pas question d’endurance.
Je cherche 5 arabes gris pour un projet familial de périple au long court.
Pas de voyage, le rêve avorte !

En avril, Jumanji boîte d’un antérieur. De rémissions en rechutes, la blessure
(jamais identifiée) prendra 18 mois à disparaître. Ensuite, ce sera 12 années de travail.

Une promenade, un dimanche matin. Une dame Française, 40 ans, polie, bien vêtue
et chaussée de bottes à 2000 € nous accompagne sur Jumanji. « Parfaite cavalière »,
nous a-t-on dit. Elle aussi le pense. Elle ne s’en vante pas, mais on le lui a
répété dans son club commercial en France. Dès la première allure, Jumanji se charge
de mettre les choses au point. En galopant au large dans les cultures à 40 mètres
du chemin ! La femme crie : « Calmez-le s’il vous plaît ! » Arrêt, quelques conseils,
on repart. Rien n’y fait. Jumanji s’obstine. D’humeur folâtre, il batifole dans le champ.
La Française hurle de terreur, ses yeux exorbités me lancent des éclairs, mais en
meneur de la colonne,  je poursuis comme si de rien n’était, car il ne faut pas
gâcher le bonheur des gens !
Au pas à la fin de la ballade. Elle pleure. Son immense chagrin me touche.
Elle a compris. « On m’a laissé supposer que je savais monter. Je suis désolée,
monsieur, désolée, désolée ! »
 Une bonne personne, j’aurais aimé l’aider.
Toute sa vie, Jumanji appréciera d'abandonner la reprise et d’en disposer
à sa guise avec les incompétents.

Endurance. Cent kilomètres à la mer. On rejoint La Panne, en bagarre avec le
chrono  pour finir dans les temps. Sur la plage, vent de face dément. Galopant
quasiment sur place, les chevaux luttent. Il n’y a personne.La nuit est tombée.
On ne distingue plus que les lignes blanches de l’écume. Ali monte Jumanji. Je suis sur Cielak.

Randonnée d’été, pause de midi près d’une sapinière où des ronds de lumières
tranchent sur l’ombre. Jumanji attaché à un conifère me fixe des yeux, oreilles
pointées, au comble de l’attention. Pourtant, je ne fais absolument rien. Cela dure.
On n'entend seulement les insectes. Tous les autres chevaux dorment debout, l’encolure basse.
 
Le spectacle en 2003. Jumanji en œuvre d’art. Dominique Pierre le monte.
Les chevaux peints ! Je les voulais  depuis très longtemps.

Michel Lequarré


Ici je le monte. Endurance en 2004. Pas un crack, mais il a gagné
une 80 km et terminé une 100km, les deux fois avec Ali.

Au derby 2009 avec Sophie Demanez. Il a toujours fallu le pousser à l'obstacle, pourtant, il a rendu bien des services, car il ne refusait guère.


Dernier derby en 2014 avec Emeline Dedroog

Le spectacle en 2003. Jumanji en œuvre d’art. Dominique Pierre le monte.
Les chevaux peints !

Alienor Linotte monte Jumanji en 2005. On voit aussi Habibaté.