Usaro


A ses débuts, Usaro a pu compter sur une personne exceptionnelle pour le bichonner,
Virginie Bourguignon le monte ici lors de son premier complet en 2004 à Theux.

Vers 1988, emmenant dans ses bagages la poulinière Okky, Willy De Schutter le naisseur, s'est établi à Mohiville, du côté de Ciney. Usaro y est né le 5 juin 1997.
De Schutter venait de Flandre et sa jument lui avait été transmise par son père. Ce dernier ayant repris le flambeau d'une dynastie d'éleveurs et de cavaliers depuis sept générations. Okky (grise elle aussi) la mère d'Usaro avait pour père Ménnea, un pur-sang anglais issu des États-Unis. Joconde, la mère d'Okky était déjà dans la famille De Schutter.
Du côté du père d'Usaro (Cevin) on trouve de bonnes origines du Holstein, en Allemagne. Inscrit au stud-book BWP, Usaro est donc bien né !

L'éleveur ne se rappelle pas de problème particulier avec le poulain Usaro.  "Il était gentil et facile. Il vivait avec son propre frère, dans la même prairie. Je les ai élevés comme cela pendant 3 ans. A la maison, ils n'ont rien fait, pas de débourrage. Un jour, en 2000 je crois, j'ai vendu les deux à Monsieur Gustin le marchand près de Tongres et je n'en avais plus entendu parler. Je ne tiens plus de chevaux. Après Usaro et son frère, Okky nous a encore donné deux produits. Elle est morte le premier janvier 2009."

Nous vîmes le trois ans pour la première fois Chez Freddy Gustin, une après-midi de septembre 2000. Marie-Anne et moi tentions de renforcer notre écurie. Le marchand nous présenta aussi son frère, mais le geste d'Usaro au dessus des barres semblait meilleur et l'affaire se conclut sans chichi.

Une fois chez nous, en liberté dans le manège, il agissait comme tout novice, aucun problème particulier. Une petite séance calme avec un cavalier nous laissait entrevoir une suite normale. Nous ne savions pas encore qui il était .

Le vendredi suivant, la reprise de 20h 30' comporte une quinzaine de membres. Le nouveau fait ses débuts officiels, sellé par une élève norvégienne. Suzanne, une dégourdie, étudiante à la faculté vétérinaire de Liège va en avoir pour son argent !
Je lui recommande de se positionner en queue de file, d'exiger peu de sa monture et la leçon commence au pas. Surviennent ici les évènements dont chacun a entendu parler.
Usaro s'affole, s'accule, se cabre deux fois droit comme un i, puis en prenant du soutien sur un cube de paille, il bondit par-dessus le pare-botte, se retrouve dans l'allée de 2 mètres entre les boxes et la lice. Il glisse et s'effondre contre les parois dans un raffut de secousse sismique ! La cavalière sous lui ! Groggy, mais déterminée, Suzanne remonte en selle.
Deux minutes plus tard, Usaro pointe encore. Dressé sur les postérieurs (une statue animée de 3 mètres cinquante), il saute à pieds joints, en courbette. Et là, sans reprendre appui sur les antérieurs, de pied ferme, il se propulse à nouveau pas dessus le pare-botte ! Un exploit physique inouï !
Suzanne marque le coup, car elle vient de subir la même chute que la première fois. Marie Lonay, les fesses très serrées, monte le démon gris quelques minutes et on en reste là.

Trois personnes ont construit Usaro. Sans ces rencontres, il serait probablement demeuré à l'état naturel, c'est-à-dire en ce qui le concerne, immontable. Freddy Gustin raconte : “ A cette époque Sébastien Michaux, un jeune homme habile et courageux m'aidait pour les débourrages. Usaro était pénible. Violent, il s'acculait et cabrait sans cesse. Une fois, il a reculé et cabré deux tours complets de la carrière. Je m'activais derrière autant que je le pouvais avec la chambrière. Michaux n'est pas tombé ! Finalement, il s'est enfin décidé pour la marche avant ! C'était du jamais vu. Pas de Sébastien Michaux et je ne m'en serais jamais sorti avec un pareil !”

Ensuite, Virginie Bourguignon, une cavalière assez récente en 2000 s'est entichée du furieux. Elle prit tout le temps et consacra autant de patience (et d'amour, on peut l'écrire) que nécessaire, c'est-à-dire énormément. Elle lui apprenait les rudiments du dressage et de l'obstacle. Elle lui montrait l'extérieur, puis un premier concours complet à Theux et essayait tant bien que mal de canaliser ses rudes manières au box. Le tout en tombant plus de 100 fois ! (Virginie n'a plus compté après la centième cabriole). C'est à elle que l'on doit la base du travail qui allait permettre les débuts en compétition. Entretemps, il avait été attribué l'année de ses 4 ans à Alienor Linotte pour une première grande randonnée. Une aventure dont Alienor parle encore !

La troisième personne déterminante est Karin Warnier. Lui proposer Usaro pour deux saisons de complet
(2005 et 2006) était une bonne idée. La cavalière (excellente) convenait à Usaro. Quant au cheval, il montrait des moyens qui plaisaient à Karin. L'association fonctionnait à merveille. Ce fut aussi une joie, car nous nous entendions très bien avec Karin et son mari Benoit. Le couple s'occupait du projet commun de la manière la plus sérieuse. Et les résultats suivaient : trois classements sur cinq en 2005 en montant de 80 à 90 cm. L'année suivante, en six sorties, une victoire et une seconde place en 90 avant de décrocher un 5e rang en 1M. Deux brillantes campagnes !

Sébastien Michaux , Virginie Bourguignon, Karin Warnier et d'autres ont façonné Usaro au prix d'un travail acharné.
Tous ceux qui ont du plaisir sur lui leur doivent énormément. C'est comme une chaine. Dans une école d'équitation, les efforts présents serviront à autrui demain. Ainsi, ceux d'aujourd'hui éprouvent toujours un peu de respect pour les anciens.

Karin Warnier et Usaro en 2005

 

A partir de 2006, Usaro peut être considéré comme une monture d'école munie d'un bagage intéressant.
Il enchaine concours et examens avec un égal bonheur. Karin Warnier réussit le deuxième degré sur son dos cette année-là. Jean Lequarré se classe lors de son unique compétition en 2007. En 2008, Alienor Linotte et Audrey Peterkenne décrochent deux classements (pour trois engagements du cheval). Enfin en 2009, Audrey Peterkenne se distingue encore aux deux épreuves qu'elle dispute (deux fois troisième en 90) et Hélène Van Laethem obtient le deuxième degré en partie grâce à lui. Tout cela sans compter les 1ers degrés et les nombreux flots glanés à l'occasion des challenges hivernaux et autres derbys montés par une kyrielle de cavaliers ! Et évidemment, sans jamais cesser d'accomplir son travail rustique au manège.

Le monde aime les chevaux. De multiples voies permettent l'épanouissement personnel à travers cette passion. Par opposition à ces équidés, laissés bruts (et sots ou dangereux ?) dans leur bout de pâturage, je ne connais pas de satisfaction si gratifiante que celle qui consiste à amener un cheval vers un développement harmonieux. Exploiter les potentialités sportives et laborieuses d'un jeune tout en respectant son intégrité physique, développer sa confiance en lui afin de le rendre peu à peu plus fort moralement et en quelque sorte “intelligent”, voilà mon bonheur ! Et quand ceci va de pair avec la progression des cavaliers, on peut se reposer un temps, mission accomplie.
Ce ne fut pas simple avec Usaro, on vient de le voir, mais nous avons réussi de la bonne besogne. Presque la meilleure possible. Tout le monde en profite.


Les "papiers" d'Usaro


Usaro et Virginie Bourguignon début mars 2003


A g., avec Virginie Bourguignon, préparé pour un concours intime de dressage en 2003.
Concours hippique avec Xavier Snackers en 2004.


Avec Delphine Léonet, lors du 1er degré en 2004


Une moment fantastique se prépare en 2006. De g. à dr., Nicolas Schroeder et Unitif, Audrey Peterkenne et Casanova ainsi que Karin Warnier et Usaro réussiront le second degré le même jour en montant chacun un cheval de notre école ! Rien ne nous a fait plus plaisir.


Avec Jean Lequarré à Marchin en 2007


Avec Alienor Linotte en 2008. Sur le cross, Audrey Peterkenne en 2009 à Anhée


A la douche en 2004,
et 5 ans plus tard, toilettage mutuel avec son vieux copain Casanova Z


Avec Karin Warnier en 2009


A gauche, Hélène Van Laethem réussit le 2e degré en 2009. Quelques semaines plus tôt, Usaro aidait
Laura Di Marco à décrocher le premier degré.

Michel Lequarré

 

 

 

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Mise à jour : 24-nov-09 ]